INTERVIEW DE PHIL LYNOTT (par Hervé Picart)
BEST 119 - JUIN 1978
HP : THIN LIZZY s'est installé en Angleterre. Est il dur pour un groupe de vivre en Irlande ?
PL : C'est toujours la même histoire. Il n'y a dans le monde que quelques centres pourle rock : Londres, New York, Los Angeles. Loin d'eux, on ne peut pas vraiment s'en sortir. On peut toujours jouer pour les gens, mais je ne suis pas un amuseur public, je joue pour moi-même avant tout, et pour que la musique soit telle que je la veux, il me faut vivre à lOndres pour avoir tous les moyens techniques à ma disposition.
HP : Quelle est la situation du rock en Irlande ?
PL : Bonne pour un si petit pays qui ne compte que quatre millions d'habitants. Il y a beaucoup de bons groupes : Boomtowns Rats, Rory Gallagher, Van Morrison, Thin Lizzy aussi, le Graham Parker Band. Mais tous ces gens doivent quitter l'Irlande pour réellement travailler.
HP : Comme tout le monde, vous cenez de faire un double live. Est ce la pression de votre label ?
PL : Non, nous en avions envie depuis très longtemps, et nous avons commenc" à faire des prises en 1976. Je pense que c'est ce que Thin Lizzy a fait de meilleur, car le rock and roll ne dit tout ce qu'il a à dire que sur scène. Ce n'est que live qu'on se rend compte que cette musique est vraiment populaire, pas au sens de succès, au sens de sa nature. Nous aimons l'énergie. En fait, nous ne sommes pas différents des punks, nous jouons la même musique. Seulement, nous sommes des professionnels. Nous respectons ce que nous faisons et le public, nous voulons garder toute notre intégrité.
HP : Le hard rock anglais semble avoir pris un coup de vieux avec le punk, qu'en penses tu ?
PL : Le tort de groupes comme deep purple ou black sabbath, après leurs succès a été de vouloir se refaire au lieu de jouer avec naturel. Ils osnt devenus des parodies d'eux-mêmes. Thin Lizzy est d'abord plus jeune que ceux-là, c'est un groupe des eventies. Ensuite parce que nos albums sont tous différents, nous ne paraissons pas figés comme eux qui rejouaient toujours la même chose.
HP : Comment se fait-il que l'on te considère comme leader du groupe alors que d'habitude ce sont les guitaristes qui ont la vedette ?
PL : Demande un peu à Scott !
SG : Ben euh, que veux tu que je te dise ?
PL : Tu as tout compris : c'est parce que je suis le seul à savoir parler aux journalistes !