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CRHONIQUE DE JOHNNY THE FOX - 1976

ROCK & FOLK N° 121 (fev. 1977)

Vous aimez le boogie, mais pas l'asthmatique charrette de status quo ? Vous aimez le rock sautillant, mais pas l'imagerie snob à la pseudo punk ? Vous aimez les gimmicks tordus, mais pas les piètres efforts style nazareth ? Et vous aimez les que les rockers aient de la gueule sans etre couverts de confetti, comme kiss ? Alors vous aimez thin lizzy sans le savoir encore. Vous saurez que vous aimez johnny the fox, leur quatrième album ou cinquième album ( note de -hum hum - moi : en fait, le 7e), peu importe. Ce qui compte, c'est ce qu'il y a dedans : un boogie impérieux, un rock nerveux, un son gorgé d'allure, des mecs qui tiennent leurs instruments aussi bien que led zep, et un chanteur bourré de soul et de vengeance, avec des textes que même Ray Davies serait content d'avoir écrits. Un vrai groupe : atouts sixties, son et image bien seventies. Et en prime, outrageusement anglais. (hum hum, note de moi... juste un peu irlandais).

Johnny the fox raconte une histoire,; en gros, le conte du punk qui ne voit rien d'autre pour échapper à l'usine qu'un vieux rock n roll band. Les kinks, les who, les sotnes en ont déjà parlé. Et ça ne fait jamais de mal d'insister, surtout de cette façon. Phil Lunott, le bassiste compositeur leader, s'en tire avec les honneurs, avec une mention pour son chant. Sa dégaine, et ses accents hargneux, négroïdes, rappellent un peu Springxteen - il en est assez fier - mais un Springsteen totalement coulé dans les errances hagardes des banlieues ouvrières anglaises. Le matériel, solide, juteux, sévère, ne pourra que vous exciter de tous ses ingrédients pimentés. Les deux premiers titres Johnny et Rocky rockent et swinguent à plaisir, et si leur sève est éternelle, leurs riffs en sont brûlants, et ils leur donnent une marque qui dès maintenant n'est plus que celle de thin lizzy. Les deux guitares ne plaignent pas leur paeine, les deux gars balançant le métal à jets continus, tandis que le rythmique, quasi rhythm'n blues, tangue et bourre à souhait. Même les ballades (borderline et fool's gold) finissent en brûlots. Et il parait que le disque d'avant Jailbreak, claquait presque autant; prions que le prochain sera meilleur.

Phil Lynott, avec son physique de gitan pas commode, m'a tout l'air d'un type plein de ressources. Et son groupe casse tout sur scène, dit-on. Dommage qu'on l'ait loupé à Trower (thierry : Robin Trower). Mais à mon avis (qui est tout à fait scié) , thin lizzy est exactement le groupe à faire éclater l'hiver, et surtout lui survivre. Bien l'impression qu'on a pas fini de tressauter dessus. Johnny the fox n'est qu'une ouverture.

François Ducray.