Je rêvais d'une page KING
CRIMSON, mon pote ERMIT l'a faite !!! Outre sa
connaissance Crimsonienne, il est plutôt très fort dans
le registre LED ZEPPELIN. Son savoir exhaustif de l'aspect
Live de la bande à Page impressionne tout le monde.
Depuis le concert mythique de Hyde Park en
juillet 1969 où il joua en première partie des Rolling
Stones, King Crimson est resté célèbre en tant que
groupe fondateur du rock progressif anglais (les
instruments à vent et l'inénarrable Mellotron
participant pour beaucoup à créer une nouvelle
sonorité). Néanmoins, son succès commercial fut
ensuite loin d'égaler celui de ses successeurs (Yes,
Genesis, ELP...), ceci pouvant peut-être en partie s'expliquer
par la démarche artistique intransigeante de son
guitariste (et seul membre de la formation originale à
se retrouver dans toutes les versions du groupe...)
Robert Fripp, privilégiant le renouvellement constant au
lieu de répéter un répertoire figé. L'histoire de
King Crimson, avec ses nombreux changements de personnel,
ses décès et ses résurrections, est passablement
compliquée (ce qui peut être résumé par la formule
frippienne : " King Crimson n'est pas un groupe, c'est
une manière de faire les choses "). L'attention du
grand public est demeurée focalisée sur le premier
album (à l'époque le groupe se composait de : Fripp,
Ian McDonald aux claviers et instruments à vent, Michael
Giles à la batterie, Greg Lake à la basse et au chant,
et Peter Sinfield le parolier également responsable du
light-show...), tandis que les fans de Crimson voient
généralement son âge d'or vers 1973-74 (Fripp, David
Cross violon et claviers, Bill Bruford aux percussions,
John Wetton basse et chant). Aujourd'hui encore, le
groupe essaie de maintenir vivante une certaine musique d'avant-garde,
toujours à la pointe de la technologie, au travers
également de la maison de disques indépendante fondée
par Fripp au début des années 90 (Discipline Global
Mobile).
IN THE
COURT OF THE CRIMSON KING - 1969
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Classique
incontournable de l'histoire du rock - en même
temps, c'est un peu le bonzaï qui cache la
forêt... La musique est dominée par McDonald (au
saxo et Mellotron), alterne rage (" 21st
century schizoid man ") et désespoir
(" Epitaph "...), mêle astucieusement
les influences jazz et classique, mais n'échappe
pas à une certaine grandiloquence (en
particulier la chanson qui donne son titre à l'album)
et a un peu vieilli. On
retiendra : TOUT sauf le jam à la con dans
" Moonchild "...
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IN THE
WAKE OF POSEIDON 1970
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Deuxième
album seulement et déjà des changements de
personnel : McDonald s'en va (remplacé par Mel
Collins), Giles le suit mais accepte de jouer
encore en studio, Lake songe déjà à rejoindre
Keith Emerson... Fripp et Sinfield livrent un
album techniquement plus raffiné que le
précédent, mais dont la première face rappelle
étrangement celle du premier disque... et dont
la deuxième face est plombée par l'indigeste
" Devil's triangle ", adaptation
maladroite du " Mars " de Holst que le
groupe original jouait sur scène d'une manière
plus fidèle (et plus efficace)... On
retiendra : " Pictures of a city ",
" Cadence and cascade ", " Cat
food ".
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LIZARD
1970
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Fripp et
Sinfield sont fidèles au poste pour diriger une
troupe hétéroclite de musiciens péniblement
rassemblés en studio. Le rock progressif dans
toute sa splendeur, ou dans toute son horreur -
les sentiments sont souvent partagés à propos
de cet album (peu de gens supportent la voix de
Gordon Haskell ?!?). Fripp s'affirme en tant que
compositeur en évitant cette fois de retomber
exactement dans les mêmes schémas. La deuxième
face est remplie par un seul morceau brassant
allègrement pop classicisante (avec Jon Anderson
de Yes en guest star), boléro, instrumentation
authentiquement jazz (la trompette de Marc Charig...)
et petite guitare électrique vicieuse au final... On
retiendra : " Cirkus ", " Lizard
"
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ISLANDS
1971
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Encore
de nouvelles recrues, dont le chanteur Boz
Burrell (qui devra apprendre la basse pour le job,
ce qui lui sera utile plus tard pour rejoindre
Bad Company...). Trop d'arrangements et pas assez
de vrai rock sur ce disque ...Après l'enregistrement
de cet album, Fripp éjecte Sinfield. Et suite à
une tournée américaine (qui donnera lieu au
live " Earthbound ") Fripp rentre sans
ses trois collaborateurs qui ont préféré aller
jouer avec Alexis Korner... On
retiendra :"Formentera lady", "
Sailor's tale ", " Ladies of the road
".
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LARKS'
TONGUES IN ASPIC 1973
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Le
Crimson nouvelle formule joue encore plus sur la
dynamique de groupe et les improvisations sur
scène. Fripp dispose de techniciens solides en
la personne de Bill Bruford (fraîchement
démissionné de Yes) et de John Wetton (ex-Family).
Au final la musique est bien meilleure qu'avant,
se rapproche du hard-rock ou de la fusion (cf. l'usage
de la guitare électrique et du violon chez le
Mahavishnu Orchestra) et touche aux fondements
mêmes de l'esprit humain. L'album studio reprend
les principaux moments du répertoire testé sur
scène fin 72 en Angleterre, et où s'illustre
particulièrement le percussionniste déjanté
Jamie Muir. Pour l'anecdote, le morceau final
(" Larks'Tongues in Aspic, Part II ")
fut plagié dans le fond sonore des scènes de
cul de " Emmanuelle " (merde alors, moi
qui croyais que Pierre Bachelet avait du talent J
...) On retiendra : ABSOLUMENT TOUT
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STARLESS
AND BIBLE BLACK 1974
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Jamie
Muir quitte le groupe pour un monastère
bouddhiste... Au cours de l'année 73 sont
élaborés les éléments constitutifs de ce
nouveau disque, dont la majeure partie sera
carrément enregistrée live (le fameux 23/11/73
à Amsterdam...), des morceaux à la composition
rigoureuse (" Fracture ") mais aussi
des impros qui donnent à l'ensemble un aspect un
peu décousu... On retiendra : TOUT
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RED
1974
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Album
inconnu du grand public et pourtant
rigoureusement indispensable ! Cross a claqué la
porte après une dernière tournée US et n'est
plus présent sur cet album qu'au travers d'une
impro live (" Providence "). Les autres
titres (une sorte de hard-rock d'avant-garde)
sont enregistrés en studio par le trio restant,
rejoint pour l'occasion par les vétérans des
instruments à vent Mel Collins, Robin Miller,
Marc Charig et même Ian McDonald. Ce dernier
aurait d'ailleurs dû redevenir un membre
permanent du groupe, mais Fripp, perturbé par la
philosophie de Gurdjieff, pète les plombs et
décrète unilatéralement la fin de King Crimson
la veille de la sortie de " Red ". On
retiendra : TOUT !!!
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DISCIPLINE
1981
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Après
quelques années en semi-retraite puis comme
musicien de studio (pour Peter Gabriel, David
Bowie...) ou expérimentateur solo (les fameux
" frippertronics "...), Fripp veut
revenir sur le devant de la scène pour
concrétiser ses théories fumeuses (the drive to
1981 & the incline to 1984...). Il fait alors
appel à Bill Bruford, Adrian Belew (guitariste
rencontré chez Bowie et les Talking Heads, et
qui fera aussi office de chanteur) et Tony Levin
(basse et Chapman stick). Le groupe redevient
King Crimson après s'être appelé Discipline (ce
sera finalement le titre d'un morceau, et de l'album).
La musique est une sorte de new-wave
expérimentale aux motifs répétitifs
enchevêtrés, très proche de ce que faisaient
les Talking Heads au même moment. On
retiendra : TOUT
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BEAT
1982
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On
ne change pas une équipe qui gagne (euh ?)...
" Beat " (en référence au courant
littéraire des années 50...) continue sur la
lancée de " Discipline ", mais perd en
cohérence en laissant apparaître les penchants
de Belew pour une pop plus immédiate ("
Heartbeat ") tandis que Fripp se complait
dans l'expérimentation instrumentale ("
Sartori in Tangiers ", " Requiem
")... On retiendra : TOUT
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THREE
OF A PERFECT PAIR 1984
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La
schizophrénie du groupe est ici matérialisée
par la séparation presque symétrique entre la
pop de Belew sur une face du 33 tours et des
instrumentaux (parfois à la limite de l'écoutable)
dirigés par Fripp sur l'autre. Son plan triennal
achevé, King Crimson re-disparaît
mystérieusement sans laisser de trace, jusqu'à
ce que... On retiendra : " Three of a
perfect pair ", " Model Man ",
" Sleepless ", " Man with an open
heart ", " Industry ", "
Larks' Tongues in Aspic, Part III ".
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THRAK
1995
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Fripp
réactive King Crimson après avoir eu la vision
d'un double-trio (2 guitares, 2 percu, 2 basse/touch).
La musique recycle habilement des éléments de
toutes les périodes précédentes de l'histoire
du groupe, et les fusionne avec les nouvelles
techniques, afin de se propulser vers des
territoires sonores inconnus... On
retiendra : " Vroom " et sa coda,
" Dinosaur ", " Walking on air
", " Thrak ", " People ",
" One Time ", " Sex sleep eat
drink dream ", " Vroom Vroom "
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The
ConstruKCtion of Light 2000
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La
technique est toujours superbe, mais le quatuor
restant semble un peu à cours d'idées nouvelles
er repompe des parties de son vieux répertoire
avec des morceaux comme "fraKtured" ou
"Lark's tongues in Aspic part 4" On
retiendra : "into the frying pan",
"the world is (etc) ..."
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THE
POWER TO BELIEVE 2002
7/10
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Par la
même équipe que le précédent, marque une
nette amélioration de l'inspiration, mais sent
toujours un peu le déjà vu par moments, et
flirte dangereusement avec des bidouillages
empruntés à l'univers des musiques
électroniques On retiendra : "eyes
wild open", "the power to believe II",
"dangerous curves", "happy with
...."
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