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Merci à JEAN PIERRE pour cette superbe page sur ce groupe culte, DAD … allez, le sens de la visite, c'est juste en dessous !!!

C’est en 1985 que 4 jeunes danois inspirés et originaires de Copenhague désertent les rampes de skate et les groupes de punk influencés par les Ramones pour enregistrer leur premier EP " Standing On The Never Never " sous le farfelu nom de Disneyland After Dark. Leur style musical s’apparente à la country américaine teintée de punk rock, une sorte de mélange entre Johnny Cash et les Ramones. S’ensuit un premier album de " Cow punk " à la suite duquel ils tourneront dans les festivals danois et suédois pour asseoir leur renommé. Leur second album, plus rock, leur permet de continuer les tournées dans leur pays et les contrées scandinaves voisines.

En 1988, ils décrochent un contrat avec Warner Bros. , qui leur permettra de sortir leur troisième LP dans le monde, et notamment aux USA. Ils doivent alors changer de nom, car la firme Walt Disney les menace d’un procès pour utilisation non autorisée du patronyme " Disneyland ". Ils se rebaptisent D-A-D. " No Fuel Left For The Pilgrims " encore plus hard rock que le second, rencontre un énorme succès au Danemark, et leur permet de se faire connaître dans le reste du monde grâce au premier single " Sleeping My Day Away ", le classique du groupe, dont le vidéo-clip passe en rotation sur " MTV’s Headbanger’s Ball ". Ils tourneront aux USA en première partie de Badlands. Ils rencontrent également un vif succès en Asie du sud-est, notamment au Japon. Cette expérience en dehors du Danemark les conforte financièrement, et leur permet d’enregistrer leur quatrième album de manière plus sereine. Sort alors l’excellent " Riskin’It All ", un brûlot hard rock qui confirme le fabuleux talent des danois, soutenu par la superbe et inimitable voix de Jesper Binzer. Leurs prestations scéniques sont impressionnantes. Le bassiste déguisé Stig Pedersen joue sur des basses deux cordes customisées en forme de roquette ou d’olive piquée. Jacob Binzer, le guitariste lead du groupe, s’envole dans les airs, suspendu par des câbles, lors de ses solos. À la suite de cette tournée, D-A-D prend son temps pour enregistrer leur prochain LP.

Grâce au succès, ils louent les services du producteur Paul Northfield (Suicidal Tendencies, Vain, Rush) pour sortir en 1995 leur album le plus metal, " Help Yourselfish " qui ne remportera pas autant de succès que ses deux prédécesseurs. Pas de tournée aux USA cette fois-ci. Excepté au Danemark, c’est la tournée des clubs en Europe. Ils jouent à l’Arapaho à Paris en avril 1995, et démontrent qu’ils sont toujours un groupe avec une patate d’enfer sur scène. Mais au vu du maigre succès remporté par l’album, ils se retirent de la scène internationale. L’album suivant ne sortira que dans les pays scandinaves, au Portugal (!) et au Japon. " Simpatico " marque un autre tournant dans l’oeuvre du groupe, beaucoup moins rock que les albums précédents, D-A-D vire " pop ". Les fans de la première heure restent quand même fidèles, car ils sont habitués à des changements de direction d’album en album .

L’esprit D-A-D de rigolade et de spleen nordique est toujours là, et la superbe voix de Jesper, toujours intacte, fait le lien avec les productions précédentes. À la suite de cet Album, qui remporte toujours un vif succès au Danemark (ils raflent toutes les victoires de la musique danoise !), un double live sort. C’est le témoignage discographique montrant que Jesper pousse sa voix encore plus sur scène qu’en studio ! Ce disque, d’une énergie monumentale, montre le succès et la renommée de D-A-D dans les autres pays européens. Le public de Roskilde chante en choeur toutes les chansons.

Las des tournées, le batteur Peter Jensen décide de jeter l’éponge, à un moment ou le groupe est adulé dans son pays d’origine. Peter quitte le monde de la musique pour, à plus de 30 ans, reprendre des études d’ingénieur en électronique ! Le remplaçant, Laust Sonne, est un jeune musicos danois qui a pas mal bourlingué, notamment aux USA. S’ensuit un album pop, " Everything Glows ", sortit uniquement en Scandinavie et au Japon. Les fans des années 80/90 rejettent cet album, mais continuent à envahir les salles de concert car les prestations scéniques sont toujours aussi rock n’roll. D-A-D est accusé par les fans d’enregistrer des chansons pop afin de gagner le coeur de nouveaux fans, plus jeunes, qui n’aiment pas le hard rock. Effectivement, " Everything Glows " est très bien classé dans les charts danois et les singles passent en boucle sur toutes les radios du pays, entre les sucreries insipides à la mode nous venant des USA et d’Angleterre.

Sur le dernier album en date, " Soft Dogs ", les morceaux sont presque tous lents, sauf un bon rock au titre français, " Un frappe sur la tête ". Moins pop que le précédent, cet album calme montre une fois de plus une facette très inspirée de D-A-D. Jacob joue des parties de guitare magnifique, avec un feeling d’enfer. Jesper continue à distiller de sa voix râpeuse et unique la mélancolie nordique que D-A-D nous fait partager depuis plus de 15 ans maintenant. D-A-D est sans conteste le meilleur groupe de rock encore en activité en Europe.

MEMBRES

Guitare rythmique/chant : Jesper BINZER

Guitare Lead : Jacob Arild BINZER

Basse : Stig PEDERSEN

Batterie : Peter Lundholm JENSEN (jusqu’en 1998), puis Laust SONNE

EXTRAS DISCOGRAPHIQUES

" De Største Helte ", B.O. du film, sortie en 1996 avec trois titres inédits de D-A-D (dont deux instrumentaux), left-overs des sessions de " Riskin’It All ", inutile de préciser que ces chansons sont excellentes. (en France, le film réalisé par Thomas Vinterberg est sorti sous le nom " Les Héros ").

" Leaving The Planet ", par le groupe finnois The Fishfaces, contient deux excellents titres chantés pas Jesper Binzer, " Best Years " et " Bird Of Paradise ".

" Song for jean Genie ", 6 titres en solo de Jesper Binzer, illustrant la musique d’une pièce de théâtre à Copenhague inspirée par l’auteur français Jean Genet.

" The Songs Ramones The Same ", tribute album aux Ramones sortit en 2002. D-A-D interprète " Havana Affair ".

Standing On The Never Never (1985) Cet EP contient cette fameuse première chanson de D-A-D, chantée par le bassiste Stig Pedersen, l’histoire d’un mec qui est amoureux d’une Indienne qui l’a larguée... Ensuite vient " Marlboro Man ", l’histoire du cow-boy des pubs Marlboro. Musicalement, il faut aimer la country-rock pour apprécier ces deux titres assez accrocheurs quand même.
 Call Of The Wild (1986)

Ce premier album est une bizarrerie. Un groupe danois qui joue une sorte de country rock rythmé, avec des paroles délirantes. Le premier titre, un instrumental de country de quelques secondes, un peu comme " Durango 95 " des Ramones, présente le groupe. Ensuite, " Call Of The Wild " , inspiré du roman éponyme de Jack London, lance le ton. La guitare est profonde, la rythmique non saturée, la voix assez caractéristique est râpeuse, les paroles toutes en anglais. S’ensuit une série de titres accrocheurs, pas heavy rock pour un sou, mais très cadencés, on se croirait au Far West dans un saloon où le pianiste et le violoniste auraient troqué leurs instruments pour une batterie et une guitare électrique. Mention spéciale au délirant " Counting The Cattle ", l’histoire d’un gugusse qui compte ses vaches (!), et à " Jackie O’ " (toujours joué en live aujourd’hui), qui est certainement le meilleur titre de l’album. À noter que le chant est partagé par Jesper Binzer et par Stig Pedersen sur cet album.
D.A.D Draws A Circle (1987)

Le deuxième album de D-A-D est plus rock que le premier. La production est toujours un peu faible, et le côté country disparaît peu à peu. Il reste présent seulement au travers des lignes de guitare de Jacob Binzer et par les thèmes abordés dans les paroles. Assez étrangement, D-A-D semble ne pas apprécier cet album car peu de titres sont joués en live. Pourtant, il contient de très bons morceaux, comme " Mighty Mighty High ", " 10 Knots ", et le délirant " There’s a Ship ", un boogie-woogie endiablé avec un solo de guitare country démentiel. Le titre " Black Crickets " est aussi excellent, chanté par Stig Pedersen, et raconte comment des pionniers aux USA se sont débarrassés d’une invasion de crickets dévastateurs de cultures ! Les mélodies de morceaux comme " 10 Knots ", qui ressemble à " Point Of View ", annoncent la couleur pour le prochain album.
No Fuel Left For The Pilgrims (1989)

C’est l’album de la consécration. Changement de direction pour D-A-D. Ce disque style hard rock ricain des 80’s ne contient aucune ballade et est mille fois mieux produit que ses prédécesseurs. Leur méga tube " Sleeping My Day Away " ouvre l’album. S’ensuit une série de morceaux très rock, avec des lignes de guitare countrysantes, au son grave, dans le style de Hank Marvin des Shadows. Les meilleurs titres sont " Point Of View ", " Girl Nation ", " Siamese Twin ", un titre punk rock dans le style des Ramones. L’album se termine par un court morceau à la limite du thrash metal, " Ill Will ", et dont les paroles reflètent l’esprit fun et déconneur du groupe. Certains critiques américains ont reprochés à D-A-D d’écrire des paroles dans un anglais approximatif, comme dans la chanson " Overmuch " par exemple. Mais il n’en est rien, le terme même " overmuch " existe en anglais (Il est utilisé par Henry James dans son roman " Portrait of a Lady "). Cet album est constant, rock n’roll à souhait, à mettre entre toutes les oreilles des amateurs de rock à la AC/DC.
Osaka After Dark (1990)

Un 7 titres live retraçant l’escapade nippone de D-A-D. Objet collector car tiré à peu d’exemplaires et non re-édité, ce live est intéressant pour les fans, il ne contient que des morceaux de l’album " No Fuel Left ".
Riskin’ It All (1991)

Le meilleur album de D-A-D ? Certainement. Cet album reprend des éléments du précédent, mais le groupe explore plus, et propose des compos bien plus inspirées. Dès le premier titre, l’énergique " Bad Craziness", le ton est donné. Nous sommes toujours dans le hard ricain des 80’s, mais plus à la AC/DC (qui sont australiens) ou Johnny Crash que Poison ou Warrant. Le deuxième titre " D-Law " ralentit la cadence. C’est un morceau plus heavy. Ensuite vient le rigolo " Day Of Wrong Moves ". Titre aussi assez calme, mais aux sonorités hard rock. C’est pour mieux nous préparer à la bombe " Rock n’ Rock Radar ", chanson autobiographique sur la vie en tournée. Ensuite, une reprise du classique "I Won’t Cut My hair " (morceau du deuxième album) une sorte de blues heavy metal. On se calme avec le jazzy " Down That Dusty 3d World Road ", qui s’intensifie en crescendo pour enchaîner sur l’excellent " Makin’ Fun Of Money ". Peut-être la meilleure chanson de D-A-D. Le riff d’intro est extrêmement heavy, le couplet se calme au niveau des guitares mais pas du rythme, et le refrain reprend le riff tueur de l’intro. Une structure que gardera D-A-D pour d’autres chansons. Les autres morceaux avant la ballade finale sont excellents. " Grow Or Pay " propose un arpège magnifique en guise d’intro et d’outro. L’album se ferme sur une ballade avec seulement 2 guitares folk, " Laugh N’ A 1/2 ", aux paroles magnifiques transpirant la mélancolie danoise, que seul un groupe du nord pouvait écrire (la deuxième meilleure chanson de D-A-D). Cet album fait partie des disques où toutes les chansons sont excellentes. 20/20.
Help Yourselfish (1995)

Après le metal ricain disons " léger ", D-A-D sort un album beaucoup plus heavy. Le son des guitares est très saturé. Les paroles sont assez noires, mais comme toujours très inspirées. Des morceaux comme " Reconstrucdead ", " Candid ", " Are We Alive Here ", " Itswhenitswrongitsrigh " filent bien la patate, et contrebalancent de manière fort judicieuse des titres plus calmes et plus profonds aussi, comme " Naked (But Still Striping) " , " Praying To A God " et le prodigieux " Unowned ". L’album se termine par une autre ballade mélancolique, " Flat ", unique morceau de D-A-D avec du violoncelle. À noter que la version japonaise de l’album contient un titre bonus, l’excellent " Time Swallows Time ", un titre sur l’éternel thème du " Carpe Diem ", cher aux groupes de hard rock et de punk.
 Good Clean Family Entertainment you Can Trust (1995)

 Une compil’. Les seuls intérêts : trois titres live de la première époque à la fin (mais enregistré en 1995), et le livret plein de super photos et de dessins de Torleif Hope, le 5ème membre du groupe.
Simpatico (1997)

Changement radical de cap. Sauf la chanson " Cloudy Hours ", très très heavy, le reste de l’album est pop-rock. Seulement, à la différence des groupes traditionnels, D-A-D possède un background heavy. Ce qui fait que les guitares sont beaucoup mises en avant, et que si la production est faiblarde, les titres comme " Simpatico " ou " Mad days " sonnent étonnamment très heavy sur scène. On retiendra des titres comme " Simpatico ", " Cloudy Hours ", et " Now Or Forever ", et le bonus de la version japonaise, "Favors ". 
Psychopatico (1998)

 Un excellent double live, retraçant en une vingtaine de titres la carrière de D-A-D. Enregistrés sur la tournée " Simpatico ", les morceaux émanent de concerts différents. On retiendra " Written In Water " enregistré à Nuuk, ville principale du Groenland, où Jesper harangue une foule apparemment survoltée. La version de " Laugh N’ A 1/2 " est pas mal aussi, avec Jesper qui se tait pour laisser le public chanter le troisième couplet en intégralité.
Everything Glows (2000)

À nouveau D-A-D s’enfonce dans la pop. Encore moins rock que " Simpatico ", cet album est le premier avec le nouveau batteur, Laust Sonne. Seul le titre " Everything Glows " est heavy, les autres sont tout juste rock. La meilleure compo de cet album reste la ballade de clôture, " As Common As ", qui comme d’habitude parle de choses pas très gaies, et où Jesper chante avec une voix grave du début à la fin, magnifique !
The Early Years (2000)

Cette compilation regroupe les deux premiers albums en version remasterisée et des titres bonus de la première période (avec quelques remix nuls tout de même). Indispensable pour les fans, intéressant pour ceux qui n’ont pas les deux premiers albums.
Soft Dogs (2002)

Assez paradoxalement, cet album, bien plus calme au niveau du rythme que son prédécesseur, est largement de meilleure qualité. Il est clair que D-A-D a définitivement tiré un trait sur le heavy rock. C’est ce que laisse présager le titre bien trouvé de cette galette. Pourtant, cet album recèle de petits trésors. Beaucoup de compos peuvent être qualifiées de ballades, ou de " mid-tempo rock ". Mais comment rester insensible aux mélodies de chansons comme " What’s The Matter " (troisième meilleure chanson de D-A-D !), " So What " ou encore " It Changes Everything " ? À la différence de " Everything Glows ", les parties de guitares sont très travaillées sur cet album, Jacob Binzer place les notes veloutées de ses solos là où il faut quand il faut, c’est ce qu’on appelle le feeling. Le son de sa guitare est parfait. La voix très rock de son frangin Jesper chante des paroles toujours mélancoliques, et l’on sent d’ailleurs que les membres du groupe ont grandi, car maintenant ils parlent d’amour. Mais pas à la Bon Jovi, ni à la AC/DC. D-A-D écrit des textes plus poétiques, plus fins. Nous avons tout de même droit à un bon petit rock pour secouer le tout en piste 9, avec un titre étrange : " Un Frappe Sur La Tête ". Un autre titre rythmé arrive ensuite, presque à la fin, c’est " Hey Little Airplane ". Un album à l’envers pour un groupe de rock, où les chansons à tempo rapides sont en minorité, et ne sont pas les meilleures. L’album se termine une fois de plus par une vraie ballade, " Human Kind ", toute bête, toute simple, à la guitare folk, et splendidement portée par Jesper Binzer qui prouve qu’à 35 ans, ses cordes vocales sont au top de leur forme. " Soft Dogs ", l’autre chef d’oeuvre de D-A-D ! 20/20.