
Numéro
2 dans les charts anglais à sa sortie mais à côté de
la plaque aus USA (81e), Black Rose - A Rock Legend est
un disque fondamental dans la carrière de Lizzy : C'est
à partir de celui ci que les textes de Lynott vont se
faire beaucoup plus personnels, intimistes. Gary Moore le
versatile y fait des merveilles, magnifiquement secondé
par Gorham qui dira bien plus tard le bien fou que lui
avait fait la présence du guitariste de Belfast au sein
du groupe, l'obligeant à travailler davantage son
instrument. Enregistré à Paris, il se compose de neuf
titres pour quelques uns composés plus d'un an
auparavant. Une rapide visite dans les méandres de la
rose noire s'impose !
Do
anything you want to
L'entame de Brian et de Phil ouvrent l'album pour un
titre au contenu classique - on retrouve le son
caractéristique de Lizzy, mélodie du chant et double
lead - et sans équivoque : "fais ce que tu veux
faire". La fin du texte est pour Elvis "Elvis
is dead The king of Rock'n Roll is dead Elvis is dead",
une des influences de Phil. Sans surprise mais
diaboliquement efficace.
Toughest street in town
La seule compo co-signée Moore/Gorham dans l'histoire de
Lizzy. Pas vraiment essentiel dans le répertoire du
groupe.
S & M
Première véritable surprise sur cet album, le beat
imposé par Brian domine l'ensemble de ce titre. Phil y
chante d'une voix plus nasillarde qu'à l'accoutumée
pour mieux décrire quelques déviances d'ordre sexuel (he
beat her like a drum ... he just liked the violence").
Les voix féminines (et parfois les cris) agrémentent le
tout ! Gary Moore est particulièrement à l'aise dans ce
registre très "fusion".
Waiting for an alibi
La basse swingante de Phil est mise en avant et fusionne
parfaitement avec les guitares plus agressives. Le
refrain (Gary se fait largement entendre !) est imparable.
L'ensemble fait partie des classiques de Lizzy, que dire
de plus ?
Sarah
Pour sa première fille Phil écrit - avec Gary - cette
ballade assez inhabituelle dans le registre du groupe.
Les paroles, écrites sur un mode plutôt naïf (When you
begin to smile you change my style My Sarah When I look
in your eyes I see my prize My Sarah) n'en sont que plus
belles. Là encore - comme souvent chez Lizzy - on se
démarque du hard rock classique puisque le thème des
rapports père/fille n'est pas forcément la tasse de
thé des hardrockers ! (en guise de complément c'est un
titre très très très important pour notre bien aimé
concepteur graphique Yann, il vous en racontera sans
doute plus dans le numéro 3 hum hum)
Got
to give it up
Prise de conscience poignante sur les excès en tout
genre par le duo de spécialistes en la matière Phil et
Scott. Message - S.O.S. - lancé à sa mère, appel au
secours pas forcément compris de tous à l'époque, ce
titre marque un peu le début de cette correspondance
indirecte entre Phil et Philomena sur le mode de l'angoisse
(Phil ayant pris l'habitude de s'adresser à sa mère
mais sur d'autres thèmes, le titre Philomena par exemple
sur Nightlife).
Correspondance parfois désespérée que l'on retrouvera
sur chaque album - du groupe ou solo - à partir de Black
Rose. (King's call, Old town, Sugar blue, Renegade, Heart
attack par exemple). C'est aussi l'heure de la maturité
dans le domaine de l'écriture et particulièrement dans
la profondeur du message délivré. Got to give it up est
une pièce essentielle dans la carrière de Lizzy.
Get out of here
Midge Ure, ami de Phil, co écrit celui. Bon titre,
mélodique, mais qui surprend par ses ponts aux
sonorités plutôt ... pop ?
With love
Sans doute écrite à l'intention de Caroline sa future
femme, Phil y exprime ses angoisses de la rupture (.Resistance
is useless she can leave at any time).. un peu dans
toutes les langues d'ailleurs ! ("Mademoiselle,
Meine fraulein, Senor, Au revoir, Auf Wiedersehn, Adios
...) sur une trame à nouveau très métissée entre soul
et rock. Un autre indispensable - trop méconnu - du
répertoire Lizzy dans lequel Moore excelle quant à ses
interventions.
Black
Rose
Le titre le plus ambitieux de Lizzy ? possible. En
attendant une réussite totale qui montre combien il est
intéressant de mélanger les couleurs musicales.
Guitares saturées et mélodies irlandaises font plus que
bon ménage sur cette plage majeure co signée Lynott/Moore.
L'Irlande y est donc revisitée sur le thème de l'attachement
aux racines (plusieurs évocations de personnages
légendaires tels Shenandoah, Cu Chulainn ou des lieux
comme par exemple les monts Mourne...) et sur le mode des
fiertés nationales (le footballeur George Best, Oscar
Wilde, Van Morrison, le rappel de Whiskey in the jar ...)
et l'idée de transmission des traditions est en place
dès le premier couplet (So I can teach my children).
Indispensable.
Phil Lynott (chant, basse)
Brian Downey(drums)
Gary Moore (guitare)
Scott Gorham (guitare)
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